De la consommation culturelle comme arme de guerre ?
De quoi le soft power est-il le nom ? On ne peut que reprendre, non sans effet rhétorique, ce type désormais usuel de question tant la notion manque littéralement de consistance. Mais ce défaut de substance peut s’avérer à terme essentiel et faire sens. Par analogie, la mode fonctionne comme une forme de consommation qui s’étend, se généralise et précisément de manière soft, doucereuse et pacifique. On peut en ce sens parler de soft power pour sa manière de mener avec charme et succès sa guerre économique. Présupposons que cette notion, fluctuante et vague, ne l’est pas par hasard. L’élasticité de son acception permet d’opérer une mise à niveau culturel : il en découle un système de parité ou un principe d’équivalence entre des savoirs opposés dans d’autres circonstances. Qu’importe au fond la profondeur et le degré d’exigence, ces derniers sont tous et au même titre capables de générer des formes culturelles et de se décliner à terme en « produits culturels ».