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Xavier Romatet parle aux étudiants.

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Xavier Romatet parle aux étudiants

#Evénement

Xavier Romatet, PDG du groupe Condé Nast en France, est venu parler aux étudiants de l'IFM mardi 23 mars, dans le cadre du cours de Thierry Dussard sur « mode et médias ». Avec Vogue, Glamour, GQ, AD, Gourmet, Wired, ou encore Vanity Fair, le groupe Condé Nast est un des principaux acteurs du secteur de la presse magazine dans le monde.

« Condé Nast croit encore à l'avenir de la presse magazine », affirme Xavier Romatet tout en reconnaissant que le coût de lancement d'un magazine n'a jamais été aussi élevé et les perspectives de retour sur investissement aussi peu assurées. Face à ce marché de plus en plus étroit et difficile, et malgré la concurrence d'internet, Condé Nast voit son avenir avec optimisme et continue à lancer une dizaine de titres par an, avec des projets en Chine, en Inde, en Russie, en Turquie, au Brésil et même en France (un lancement est prévu en 2012). Car le groupe a choisi délibérément une stratégie de niche sur des marchés haut de gamme à l'échelle mondiale. Son objectif n'est pas tant de vendre des titres de presse que d'imposer des marques de réputation mondiale. Les ventes en kiosque de Vogue en France ont augmenté de 10% en 2009, en pleine récession.

« La différence crée la préférence » : même en période de crise, aucun compromis n'est fait sur la qualité du papier ou la qualité des photographies (« on ne prend que les meilleurs photographes du monde »). Le lectorat visé est celui des CSP+. Même chose du côté des annonceurs : 65% du chiffre d'affaires du groupe provient du luxe et 75% de son chiffre d'affaires vient de la publicité. Tous les titres du groupe bénéficient d'une forte réputation et sont prescripteurs partout dans le monde : « on vend cher le magazine et la publicité ».

« People, product, profit » : ainsi Xavier Romatet définit-il les trois piliers de développement de Condé Nast. Le premier pilier est constitué de rédactions fortes, dirigées par des personnalités influentes (Anna Wintour aux Etats-Unis, Carine Roitfeld en France, Franca Sozzani en Italie, Alexandra Schulman en Grande-Bretagne...). Le « produit » n'est pas tant un magazine qu'un objet de luxe, conçu par une direction artistique de haut niveau. En ce qui concerne le « profit », il est plutôt la conséquence que le but de l'activité du groupe. « On ne parle pas beaucoup d'argent chez Condé Nast », dit Xavier Romatet. Or Condé Nast est le plus profitable de tous les groupes du secteur.

« Les marques ne seront jamais des médias, mais les médias doivent être des marques », estime enfin Xavier Romatet, qui souligne que seuls les magazines peuvent offrir ce qui fait la force d'un média, à savoir « la diversité, le regard et le point de vue »... .

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