À propos de Pouchkine
André Markowicz —
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Traducteur en français de Pouchkine, mais aussi de Dostoïevski et de Tchékhov, André Markowicz explique la place dans la littérature, la langue et la société russe d’Alexandre Pouchkine (1799-1837), « le plus grand poète russe ».
Dostoïevski et Tolstoï sont des héritiers de Pouchkine, il n’y a pas un seul écrivain russe qui n’ait écrit à propos de Pouchkine : « en Russie, tout le monde trouve en Pouchkine de quoi parler de soi ».
En Russie, la littérature a permis de traverser la vie soviétique « laide, détestable et mesquine ». Or Pouchkine est radicalement « intraduisible », non seulement parce que c’est de la haute poésie mais parce qu’il s’inscrit dans une expérience historique qu’on ne peut qu’imaginer sans se la représenter réellement. Connaître par cœur Eugène Onéguine aura en partie permis à la mère d’André Markowicz de survivre au siège de Leningrad (1 million de morts) en supportant la famine grâce au souvenir précis des descriptions de repas dans Eugène Onéguine. En Russie, la mémoire a trouvé refuge dans la poésie, qui était « la seule chose vivante, humaine, partageable. Tout le monde avait en commun la poésie et Pouchkine ».
A travers l’histoire des deux derniers siècles, il y a une unité étonnante entre la poésie de Pouchkine et la beauté de la langue russe. Pour André Markowicz, on ne peut qu’imparfaitement comprendre la portée, la lumière de cette poésie : « la traduction, c’est un chemin vers ce qui ne peut plus être traduit ».
André Markowicz
Traducteur passionné, André Markowicz a notamment traduit pour la collection Babel l’intégralité de l’œuvre romanesque de Dostoïevski (vingt-neuf volumes), mais aussi le théâtre complet de Gogol ou celui de Tchekhov (en collaboration avec Françoise Morvan). Tout son travail tend à faire passer en français quelque chose de la culture russe, et notamment de la période fondamentale du XIXe siècle. Le Soleil d’Alexandre (2011) est son grand œuvre, qui vient éclairer et compléter toutes ses publications et lectures ainsi que la traduction en Babel d’Eugène Onéguine (Babel n° 924) et du recueil Le Convive de pierre et autres scènes dramatiques (Babel n° 85) de Pouchkine, ou encore la pièce de Griboïédov Du malheur d’avoir de l’esprit (Babel n° 784). André Markowicz est lauréat du prix de traduction Nelly Sachs 2012.