Comment améliorer la créativité en entreprise
Edouard Le Maréchal —
- Economie
Depuis plusieurs décennies, le champ de la créativité ne cesse de se déployer dans l’entreprise : d’abord au service de l’innovation produit, puis managériale (champ privilégié : le marketing) et enfin sociale, désormais au cœur des départements de ressources humaines. La créativité est devenue un actif de l’entreprise au même titre que les machines et elle est un élément d’attractivité pour les collaborateurs : de plus en plus d’entre eux sont attirés par des entreprises qui possèdent une « culture de la créativité ».
Qu’est-ce la créativité ? Attention à ne pas confondre créativité et innovation : la première est une capacité cognitive, la deuxième est un résultat concret. La créativité est une capacité renforcée à avoir des idées qui remettent en cause les habitudes, une disposition à « voir les choses différemment ». C’est une culture qui permet l’innovation, cette dernière pouvant être comprise comme une « perturbation qui permet de créer de la valeur économique et humaine » et un moyen d’entraîner une transformation plus globale des organisations et des systèmes. La créativité peut être « correctrice » ou « transformante ».
Aujourd’hui considérées comme des nécessités, les méthodes de créativité (méthodes des « six chapeaux », creative problem solving, brainstorming, design thinking…) se sont sensiblement développées depuis la fin des années 1990. Au-delà des différences d’approche, elles s’inspirent toutes d’une « pensée de la divergence », autour de quelques règles de base, à commencer par la suspension du jugement et la « pensée latérale » : il s’agit de ne pas se censurer ni censurer les autres, de savoir faire taire son esprit analytique pour faire place à des associations d’idées fertiles. Par ailleurs, ces méthodes insistent sur la capacité à effectuer des « rebonds » (une mauvaise idée peut produire une bonne idée, par ricochet), mais aussi sur la capacité à écouter les autres, et enfin sur l’objectif de produire beaucoup d’idées : « pour avoir de bonnes idées, il faut beaucoup d’idées, c’est la quantité qui fait la qualité ». C’est un processus difficile à mettre en place, un effort qui a un coût (humain et financier), et qui engendre des déperditions. Mais c’est aussi une culture qui considère que le groupe est plus créatif que la somme des individus qui le composent.
Edouard Le Maréchal
Edouard Le Maréchal, consultant (agence Tangenciels), auteur de « Innover à l’âge du papillon » http://tangenciels.com/
https://agedupapillon.wordpress.com/