La mode à l’épreuve de l’attitude moderne
La modernité continue de faire l’objet de nombreux commentaires qui, variablement, situent son acte de naissance, son essor et son apogée entre la Renaissance et le XXe siècle. Au moins toutes les analyses s’accordent-elles sur l’émergence de l’individu, l’émancipation esthétique, sociale et politique (en vertu de la raison et du pouvoir de la rationalité scientifique, tech- nique ou politique) ainsi que sur l’importance de l’actualité comme critère d’évaluation opposé à la tradition. De prime abord, la mode présuppose à son tour l’individu, une forme d’émancipation et lien ténu avec le présent. Si ces trois facteurs profitent à la mode pour en faire le terrain d’expression de la modernité, faut-il affirmer que mode et modernité sont comme le recto et le verso d’une unique feuille, liées par une même progression et ten- dues vers un même but ? Jusqu’à quel point critique la mode et la modernité correspondent-elles à la même attitude ?