Le design français comme parti pris des objets ?
Benoît Heilbrunn —
Il est paradoxal que la poésie française ait pu, par l’entremise de Francis Ponge, prendre le parti des choses alors que le design français semble avoir pris le parti des images et des signes, soumis à une sorte de diktat sémiotique et à une hypertrophie de la figure du designer. Comment alors décrire, circonscrire, approcher un design dit français ? Est-il possible de rassembler les caractéristiques d’une approche française du design ? Y a-t-il lieu de parler d’un design français ou plutôt de designers français ? A l’évidence ce nœud de questions pose problème tant il apparaît délicat d’envisager des points de convergence entre le travail d’un Philippe Starck et celui d’un Martin Szekely, celui d’un Roger Tallon et celui d’un Marc Sadler.